Le B-ACT évalue le degré de conformité d’entreprises, de projets et d’initiatives avec les 13 principes de l’agroécologie définis par le Groupe d’expert·es de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition (HLPE). Il montre par exemple si une initiative accroît l’efficacité d’utilisation des ressources ou si elle renforce plutôt le lien entre consommateur·trices et producteur·trices. Cet outil permet notamment de mettre en évidence les potentiels d’optimisation.
Le HLPE a consolidé les principes de l’agroécologie et les a classés par catégories, selon qu’ils servent à améliorer l’efficacité d’utilisation des ressources (voir le graphique qui représente le profil agroécologique du projet concerné), à renforcer la résilience ou à assurer l’équité/la responsabilité sociale.
« Cet outil permet de déterminer en toute transparence si l’on peut parler d’entreprise agroécologique », explique Stefanie Pondini, responsable de programme P&A, qui a joué un rôle déterminant dans la recherche et le développement du B-ACT. Par exemple, l’outil identifie clairement les lignes rouges, c’est-à-dire les pratiques qui sont catégoriquement incompatibles avec les valeurs fondamentales de l’agroécologie. « Le B-ACT existe ous deux formes : l’une, très détaillée, et l’autre, simplifiée et allégée, qui permet d’évaluer rapidement si nous avons affaire à une entreprise agroécologique. »
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Les 13 principes de l’agroécologie sont les suivants :
1. Recyclage : privilégier les ressources renouvelables locales et clore les cycles des ressources en nutriments et en biomasse.
2. Réduction des intrants : réduire ou éliminer la dépendance à l’égard des intrants externes (engrais, produits phytosanitaires, etc.) et accroître l’autosuffisance.
3. Santé du sol : assurer et améliorer la santé et le fonctionnement du sol pour favoriser la croissance des plantes, en particulier en gérant la matière organique et en renforçant l’activité biologique du sol.
4. Santé animale : assurer la santé et le bien-être des animaux.
Biodiversité : préserver et accroître la diversité des espèces dans l’agroécosystème à l’échelle du champ, de l’exploitation et du paysage.
5. Synergies : favoriser les interactions et les synergies écologiques positives entre les éléments des agroécosystèmes (animaux, cultures, arbres, sol et eau).
6. Diversification économique : diversifier les revenus des exploitations en garantissant aux petit·es agriculteur·trices une plus grande indépendance financière et des opportunités de valeur ajoutée, tout en leur permettant de répondre à la demande des consommateur·trices.
8. Co-création de connaissances : renforcer la co-création et le partage horizontal des connaissances, y compris l’innovation locale et scientifique, en particulier au moyen d’échanges entre agriculteur·trices.
9. Valeurs sociales et types d’alimentation : créer des systèmes alimentaires basés sur la culture, l’identité, la tradition et l’équité sociale et de genre des communautés locale afin de garantir un régime alimentaire sain, diversifié, saisonnier et culturellement approprié.
10. Équité : soutenir des moyens de subsistance dignes et fiables pour toutes les parties prenantes des systèmes alimentaires, en particulier les petit·es producteur·trices, grâce au commerce équitable, à des conditions de travail juste et à des lois équitables (p. ex. en matière de brevets).
11. Connectivité : garantir la proximité et la confiance entre les producteur·trices et les consommateur·trices par la promotion de circuits de distribution équitables et courts et par la réintégration des systèmes alimentaires dans les économies locales.
12. Gouvernance des terres et des ressources naturelles : renforcer les structures institutionnelles pour améliorer, notamment, la reconnaissance et le soutien apportés aux exploitations familiales et aux petit·es paysan·nes en tant que gestionnaires durables des ressources naturelles.
13. Participation : encourager la participation des producteur·trices et des consommateur·trices à la prise de décisions afin de favoriser la gouvernance décentralisée et la gestion locale des systèmes agricoles et alimentaires.
Graphique d'une évaluation B-ACT
En collaboration avec divers partenaires, Biovision a formulé des questions qui ont été intégrées dans le B-ACT. Plus le nombre de questions auxquelles il est possible de répondre positivement pour une initiative ou un modèle commercial est élevé, plus la contribution apportée au principe correspondant est importante. Toutes les questions ne s’appliquent pas à toutes les initiatives. L’élevage n’est par exemple par pertinent pour une exploitation maraîchère. Les questions non pertinentes peuvent être désignées comme « non applicables ».
Vous trouverez plus d’informations sur le B-ACT sur le site web du projet (en anglais) : www.agroecology-pool.org/b-act