
La guêpe tueuse de mouches débarque en Éthiopie 2018 a été une année spéciale pour les expert-e-s d’icipe qui traquent la mouche des fruits : après deux ans et demi de préparation, ils ont enfin obtenu le permis d’importation en Éthiopie pour les deux espèces bénéfiques contre les ravageurs de la mangue. Les guêpes parasitoïdes ont depuis été élevées dans le laboratoire éthiopien d’icipe en Éthiopie et complètent efficacement les mesures déjà en place contre la mouche des fruits.
Même si la lutte antiparasitaire intégrée (IPM) a déjà gagné en popularité parmi les producteurs/trices de mangues au Kenya, cette approche efficace et écologique reste inconnue de nombreuses familles rurales en Éthiopie. Les mangues sont aussi une source importante de revenus dans ce pays. L’infestation de mouches des fruits s’est multipliée ces dernières années, causant de grosses pertes pendant et après la récolte. « La demande de méthodes pro – metteuses de culture durables est en hausse et nous n’arrivons pas à suivre avec les formations et les kits de démarrage IPM », explique Shifa Ballo, expert IPM chez icipe. Très heureux d’avoir vu arriver les insectes bénéfiques en mai 2018, il est jour et nuit aux petits soins avec les guêpes en compagnie de ses collègues du labo. Son rêve est d’élever un jour la guêpe parasitoïde directement dans la région du projet, Arba Minch. Mais ce n’est pas demain la veille, car les deux espèces (Fopius arisanus et Diachasmimorpha longicaudata) doivent d’abord s’acclimater dans le labo d’Addis-Abeba.
Kenya et Tanzanie : paniers de récolte complets grâce à une méthode éprouvée
Dans le comté de Kitui, au Kenya, où notre projet « mouches des fruits » s’est concentré ces trois dernières années, les producteurs/trices de mangues ont déjà une longueur d’avance. Propriétaire d’un verger, Pius Mutia affirme : « Discuter entre collègues des défis de la mangue et apprendre des experts nous a apporté un vrai progrès. » Grâce à la lutte antiparasitaire intégrée, Pius obtient des fruits de bien meilleure qualité. En outre, il s’appuie sur différentes sortes de mangues. Il a reçu d’un collègue des graines de la variété tardive Kent. Ainsi, sa saison dure plus longtemps que chez la plupart des autres. Pour la première fois il a pu récolter des mangues jusqu’en avril et obtenir des prix nettement meilleurs sur le marché local. De telles initiatives personnelles sont en phase avec le projet. C’est pourquoi notre partenaire icipe travaille également avec des agences régionales d’alimentation et des organisations commerciales. Celles-ci montent, lors de journées de formation au champ, des stands d’information sur le marketing et la comptabilité.
En Tanzanie, les producteurs/trices de mangues, qui ont pu participer à des formations sur la lutte intégrée (IPM) depuis 2018, n’ont plus guère besoin d’aide là-dessus. Leur organisation faîtière s’est montrée proactive en contactant icipe et Biovision pour les aider à lutter contre les ravageurs. « En avril 2018, nous comptions sur 200 participant-e-s – 400 se sont pointés », raconte en riant Fathiya Khamis, coordinatrice du projet Biovision sur la mouche des fruits. Elle se félicite du grand intérêt des jeunes ainsi que de la bonne structure de commercialisation dans la région côtière du pays.
La méthode gagne Zanzibar
Pénétrant dans un nouveau territoire, avec une situation totalement différente, l’équipe de projet d’icipe sera bientôt à Zanzibar. Jusqu’à présent, peu de mesures contre la mouche invasive sont connues sur l’île. L’automne dernier, les responsables locaux de l’agriculture ont reçu une information sur le projet. Fathiya Khamis et son équipe se réjouissent de cette nouvelle aventure. Les premières rencontres avec des producteurs/trices de mangues sur l’île ont renforcé leur soif de connaissances et leur espoir de meilleures conditions de vie. Il existe ici aussi un fort potentiel pour la méthode éprouvée de l’IPM, qui pourrait être déployée à partir de 2019 et reproduire les succès rencontrés dans d’autres régions.

