Contexte : de rudes conditions climatiques
Dans les régions sèches du centre de la Tanzanie, des familles paysannes pratiquent l’agriculture dans des conditions extrêmement difficiles. Maïs et légumineuses poussent tant bien que mal sur de petites parcelles mises à mal par des mois de sécheresse et de précipitations irrégulières. Quand la sécheresse sévit pendant la saison des pluies, les récoltes sont inexistantes. Il arrive de plus en plus souvent, en particulier lorsque les champs sont encore nus au début de la période de culture, que de fortes précipitations emportent la couche fertile des parcelles et les semences qu’elles abritaient.
Objectifs : des systèmes de culture plus résistants
Pour améliorer durablement la productivité agricole et, ainsi, le revenu et la sécurité alimentaire des familles paysannes, Biovision et son partenaire de projet Icrisat misent sur des approches communautaires, paysagères et participatives. L’objectif est de renforcer la durabilité et la résistance à la sécheresse des systèmes de culture. En étroite collaboration avec les autorités locales et des organisations de la société civile, les responsables de projet d’Icrisat travaillent avec quelque 600 agriculteur·trices et groupes de paysan·nes dans six villages du district de Kongwa.
Effets obtenus jusqu’à présent : périodes de culture plus longues, sols plus fertiles
L’aménagement de digues et de fossés sur les contours des pentes permet de ralentir les flux de précipitations et ainsi d’atténuer l’érosion. L’eau de pluie s’infiltre mieux dans les champs et la période de culture peut ainsi être prolongée. L’introduction de cultures mixtes et d’arbres tolérants à la sécheresse contribue à restaurer la fertilité des sols et à améliorer les récoltes. Conséquence : les revenus des familles paysannes augmentent, l’alimentation des populations se diversifie et le système agricole local dans son ensemble gagne en productivité et en résilience.
Prochaines étapes : renforcer les interactions avec l’élevage
Nous voulons travailler sur plusieurs axes en collaboration avec nos partenaires locaux et avec les familles paysannes.
D’une part, nous voulons communiquer davantage sur les atouts des méthodes mises en place et sur les résultats obtenus. Nous voulons attirer l’attention du plus grand nombre sur les avantages des fossés, des cultures mixtes résistantes à la sécheresse et de la plantation ciblée de diverses essences d’arbres.
Les autorités doivent elles aussi s’impliquer davantage dans les projets. Nous souhaitons voir ces méthodes s’implanter au-delà de la région initiale pour acquérir une dimension nationale afin d’aider les familles paysannes à tirer le meilleur profit des précipitations, devenues irrégulières.
D’autre part, dans une prochaine phase, nous voulons renforcer les interactions entre cette nouvelle manière de cultiver la terre et l’élevage local. Les animaux de rente pourraient profiter des surplus de récolte et ainsi pouvoir compter sur une source de nourriture supplémentaire pendant les mois les plus secs. En meilleure santé, les poules pondraient plus d’œufs et les vaches produiraient du lait même en période de sécheresse, ce qui fournirait aux familles paysannes des revenus supplémentaires et une alimentation équilibrée.