Fonte des glaciers, chutes de pierres plus fréquentes, étés chauds ou mauvaises récoltes de foin chez nous. Inondations ou sécheresses, bétail décimé et famines en Afrique. Le changement climatique a commencé. Le monde est en danger de s’effondrer et l’existence des générations futures est en jeu.
Pour conjurer un tel sort, la communauté mondiale a conclu l’accord sur le climat à Paris en 2015. Chaque pays – y compris la Suisse – s’engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 à un point tel que l’augmentation de la température mondiale puisse être maintenue bien en deçà de deux degrés Celsius. La Fondation Biovision et son équipe Politique et Plaidoyer avaient déjà milité dans ce sens à l’approche du sommet de Paris. Avec nos projets d’information en Suisse et nos projets de développement en Afrique, nous contribuons également à la protection du climat et à la lutte contre les effets du réchauffement.
Trop ou trop peu de pluie
Dans les pays est-africains où Biovision mène des projets, les populations souffrent depuis longtemps des conséquences de la crise climatique globale, alors qu’elles n’ont pratiquement pas contribué à ses causes. Elle se plaignent de voir que la culture et l’élevage deviennent de plus en plus difficiles. «Depuis quelques années, les saisons des pluies sont devenues très imprévisibles, rapporte Peter Ngugi de Kigio, au centre du Kenya. Parfois, nous avons trop, mais surtout trop peu de pluie. Et parfois, absolument rien du tout. Alors les récoltes sont anéanties et de nombreuses personnes dépendent de l’aide alimentaire.»
Dans ses projets en Afrique, Biovision transmet des pratiques et des connaissances aux familles paysannes ou nomades, pour leur permettre d’atténuer les impacts négatifs de cette évolution et d’améliorer leur résilience. Mais cela ne suffit pas pour assurer leur subsistance à long terme. Une réduction rapide et significative des émissions de gaz à effet de serre est indispensable. C’est pourquoi le vote sur la loi CO2 est aussi une question de solidarité avec les peuples menacés du Sud.
La balle est dans notre camp, au Nord
En ratifiant l’accord sur le climat, la Suisse s’est engagée à maintenir le réchauffement bien en dessous de 2 degrés et à réduire les émissions de CO2 à zéro d’ici 2050 au plus tard. Malheureusement, notre pays n’est pas sur la bonne voie. C’est pourquoi nous avons maintenant besoin de lignes directrices contraignantes pour pouvoir atteindre cet objectif. La loi CO2 soumise au scrutin du 13 juin est un premier pas. L’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 50% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990, dont les trois quarts en Suisse même.