«Mes terres reprennent vie grâce à l’agroécologie»

Par

Lothar J. Lechner Bazzanella

En passant d’un mode d’agriculture conventionnel à des pratiques agroécologiques, Florian Kwaslema est parvenu à augmenter ses revenus et à améliorer durablement les conditions de vie de sa famille. Dans l’interview qui suit, il parle des émissions de radio qui l’ont amené à changer d’approche.

Depuis quand écoutez-vous les émissions de radio sur l’agroécologie ? 

J’ai entendu pour la première fois une émission de Farm Radio International et Biovision en 2021. C’est alors que j’ai commencé à m’intéresser à ce sujet de plus près. Désormais, j’écoute régulièrement les émissions sur l’agroécologie et je lis aussi régulièrement le magazine imprimé.

Qu’est-ce qui a changé depuis lors dans vos champs ?

Beaucoup de choses. Je constate que mes terres se portent mieux qu’avant. Elles reprennent vie. Je peux faire pousser des fruits et des légumes sains, sans nuire à la nature ou à ma santé et à celle de ma famille. 

Concrètement, pouvez-vous nous citer des techniques agricoles durables que vous avez adoptées sur la base des informations entendues à la radio ou lues dans le magazine ?

J’ai appris qu’il était important que les veaux ne reçoivent que du lait maternel durant au moins six mois après leur naissance avant qu’ils soient nourris à l’herbe. J’ai mis cela en pratique et je leur ai même construit une étable dédiée. J’ai aussi appris à préparer mes semences locales, et aussi à fertiliser plus efficacement mes champs par exemple en utilisant du thé de compost. 

Florian Kwaslema

A converti sa ferme de l’agriculture traditionnelle aux pratiques agroécologiques.

Comment votre voisinage a-t-il réagi à l’adoption de ces pratiques agricoles durables ?

Avec d’autres paysan·nes, nous avons été interviewé:es dans une émission de radio. Après cela, des amies et des connaissances sont venu·es nous rencontrer ou nous ont appelé:es pour nous féliciter. Depuis lors, de nombreuses personnes de mon voisinage ont testé et approuvé ces pratiques. Dans notre village, il y a désormais davantage de personnes qui produisent leur propre engrais organique et qui sont parvenues à améliorer leurs méthodes de culture. En ce qui me concerne, il m’arrive même parfois de former d’autres groupes de paysan:nes. C’est très plaisant et je suis fier de pouvoir aider ma communauté de cette manière. 

Comment la conversion à l’agriculture durable a-t-elle influencé vos revenus et la vie de votre famille ? 

Cette conversion m’a permis d’augmenter mes revenus de manière très nette. Avant, je dépensais beaucoup en engrais et en pesticides alors que maintenant, j’investis l’argent économisé dans d’autres projets, par exemple la construction de ma maison ou la scolarité de mes quatre fils. J’espère qu’à l’avenir, il y aura de plus en plus de paysannes et de paysans qui passeront à l’agroécologie et que nous parviendrons ensemble à sauver nos sols. 

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