Il est grand temps d’agir !

Des sols sains sont à la base de plus de 90% de notre alimentation et constituent un écosystème fragile que nous devons préserver de toute urgence. La politique, l'industrie, l'agriculture et chacun d'entre nous peuvent contribuer à protéger cette précieuse ressource. C'est le moment d'agir ! Apprenez-en plus sur les mesures simples que vous pouvez mettre en œuvre vous-même pour préserver notre base de vie.

Les fonctions du sol sont multiples et vitales pour l’environnement. Notre société dépend de la santé de ce dernier afin de produire 90 % des aliments que nous consommons. Pour protéger l’écosystème fragile du sol, il est impératif que nous réduisions au maximum notre impact sur celui-ci.

Nous, c’est-à-dire la société civile, le monde politique, l’industrie et l’agriculture, avons les moyens de protéger le sol et de le préserver pour les générations futures. Nous devons entre autres informer davantage sur ce sujet et exiger des milieux politiques et industriels qu’ils agissent dans ce sens. Il n’est pas encore trop tard, cependant il est urgent de s’intéresser plus sérieusement à cette précieuse ressource qu’est le sol afin de pouvoir la préserver.

Afin de permettre à tout un chacun d’agir pour la sauvegarde de la santé du sol, nous avons réuni quelques conseils.

Consommer des produits régionaux et de saison permet non seulement de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais également de soutenir les productrices et producteurs de nos régions.

Bien qu’il soit tentant d’acheter des denrées bon marché importées et issues de l’agriculture conventionnelle, il est important de réaliser les coûts cachés de ce type de marchandise. De plus, il est intéressant de souligner qu’en Suisse, on ne consacre que 6 % de notre revenu à l’alimentation, un chiffre bien inférieur à la moyenne mondiale. Pour être sûr∙e de toujours choisir les bons produits au bon moment, consultez notre calendrier saisonnier.

Afin d’identifier les produits respectueux du sol, fiez-vous aux labels tel que Demeter ou les diverses certifications bio. Plus d’informations sur les labels sur CLEVER  et labelinfo.ch.

Des sols sains sont primordiaux pour la production alimentaire, c’est pourquoi l’agriculture biologique s’engage à les préserver. En travaillant la terre en douceur et en renonçant aux produits phytosanitaires chimiques, les agriculteur∙trice∙s bio préservent la biodiversité et la structure des sols afin de garantir sa santé sur le long terme. C’est pourquoi il est important de favoriser l’achat et la consommation de produits bio.

Manger plus de légumes, de légumineuses, de fruits et de céréales et moins de produits d’origine animale permet de préserver le sol et sa santé. L’élevage industriel nécessite d’énormes quantités de terres pour la production de fourrage et provoque un excédent d’engrais organique qui est « éliminé » sur le sol. La promotion de méthodes agricoles durables et écologiques pourrait ralentir la dégradation des sols et régénérer ceux qui sont érodés. Il s’agit notamment de méthodes agroécologiques avec des systèmes de cultures mixtes et d’agroforesterie sophistiqués mais simples, la permaculture, des rotations de cultures adaptées avec des cycles de matières équilibrés, etc. Il faut créer davantage d’incitations pour que les terres agricoles soient exploitées de manière plus durable.

Ne jamais laisser traîner ses déchets et recycler lorsque c’est possible.

Ne jetez pas vos déchets par terre, mais utilisez les points de tri prévus à cet effet. Ainsi, moins de substances toxiques et dangereuses se retrouveront dans le sol. Vous pouvez également participer à des actions de ramassage ou en lancer une vous-même et garder ainsi un bord de route, une prairie ou un bout de forêt propre. Renseignez-vous dans votre ville, votre région ou auprès des associations locales de protection de la nature sur les journées d’action ou les initiatives sur le long terme.

Nos habitudes de consommation ont également un impact non négligeable sur le sol. D’une part les ressources utilisées pour la production et la fabrication des biens de consommation sont bien souvent obtenues sans se soucier de l’environnement ni de la santé humaine. Il est donc primordial de réduire sa consommation, de réparer les objets quand c’est possible, et de recycler davantage.

Les appareils électroniques, les piles et le plastique comportent un risque important pour les sols et peuvent, si on ne s’en débarrasse pas correctement, polluer le sol pendant des siècles, voire des millénaires.

L’agriculture impacte également fortement la santé des sols par son utilisation excessive de lisier et lors de l’épandage régulier de boues d’épuration. C’est pourquoi il est impératif de réduire au maximum le gaspillage alimentaire encore trop fréquent.

Finalement, l’usure des pneus des voitures, par exemple, génère également des microplastiques qui finissent dans les sols. C’est pourquoi nous vous encourageons à utiliser le vélo ou vos pieds le plus souvent possible, c’est bon pour le sol et pour votre santé.

Plus de biodiversité et moins de pesticides dans nos sols.

Tout le monde peut renouer avec la nature. Que ce soit dans votre propre jardin, sur votre balcon ou dans un pot de fleurs, c’est vous qui décidez.

Dans votre propre jardin et sur votre balcon :

Laissez des zones sauvages, et privilégiez des plantes indigènes dans votre jardin, ces dernières sont l’habitat naturel de nombreux animaux, insectes et organismes. Afin de protéger la biodiversité du sol il est également utile de laisser les feuilles mortes et toute forme de matière organique qui constitue la base alimentaire de nombreux organismes présents dans le sol et qui apporte des nutriments importants. De plus, maintenir le sol couvert permet de limiter l’érosion et le dessèchement de ce dernier.

Afin de protéger cette biodiversité il est également important d’utiliser des produits et méthodes biologiques contre les nuisibles. Des plantes sauvages comme les orties ou les coccinelles sont des exemples de protection naturelle contre des parasites ou des pucerons.

Le compostage, quant à lui, permet d’apporter des nutriments importants au sol sans avoir recours aux engrais de synthèse. C’est donc un moyen d’utiliser les déchets alimentaires à bon escient !

Aussi, les cultures mixtes et la rotation des cultures préviennent la fatigue du sol et l’appauvrissement unilatéral en nutriments.

Finalement, utilisez du terreau sans tourbe dans votre jardin. La surexploitation et la destruction des tourbières est extrêmement problématique car elles stockent de grandes quantités de CO2. Il existe aujourd’hui de nombreuses ressources, guides, blogs ou documentaires qui présentent des méthodes de jardinage durables.

Participez aux élections et aux votations.

Le changement passe aussi et surtout par la politique, c’est pourquoi il est important de participer aux votations et aux élections ainsi que de s’informer sur les initiatives politiques qui visent à protéger les sols.

L’agriculture biologique ou les méthodes de culture agroécologiques, la protection de l’eau potable et d’autres mesures similaires permettent de préserver les sols.

Il est également important de limiter les constructions d’infrastructures urbaines et habitations.

Créez ou rejoignez une coopérative alimentaire. Vous saurez ainsi exactement d’où proviennent vos aliments. En outre, vous pouvez ainsi exercer une influence directe sur la production de denrées alimentaires.

Un plus grand travail d’information sur la thématique de la protection des sols est également primordial. De plus, les domaines politiques et industriels doivent enfin agir et prendre des mesures qui vont dans ce sens.

Pour aller plus loin :

Au niveau international, l’Agenda 2030 présenté par les Nations Unies, qui regroupe 17 objectifs de développement durable (ODD), prend en compte la protection des sols sous l’objectif 15 « Vie terrestre : préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des sols et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité ».

Bien que le sous-objectif 15.3 mentionne la protection des sols, des mesures concrètes font toujours défaut en Suisse. C’est pourquoi le réseau SDSN Switzerland a réagi dès juillet 2018 avec son communiqué de presse «Ajuster le tir pour un avenir durable de la Suisse » qui donne des recommandations d’actions concrètes.