Consommation durable
Vous trouverez des articles thématiques sur la consommation ainsi que le calendrier des saisons de Biovision sur le site web du projet CLEVER.
CLEVER Critères d’évaluation
Le catalogue de critères, selon lequel les produits sont évalués, a été développé en collaboration avec la société de recherche et de conseil INFRAS. Les informations concernant l’origine, les ingrédients et les certifications figurant sur l’emballage servent de base à cette évaluation. Si ces informations sont absentes, le produit est évalué négativement, car la transparence est essentielle pour une consommation responsable et durable.
Climat
La température moyenne de la Terre continue d’augmenter, principalement en raison de la quantité massive de gaz à effet de serre générée par les activités humaines.
Avec près d’un quart de ces émissions au niveau mondial, l’agriculture demeure l’une des causes principales du changement climatique (GIEC, 2023). En effet, du dioxyde de carbone CO2 est généré par exemple lors du transport, de la production, du stockage et de la conservation de produits agricoles. La pratique de la déforestation dans le but de créer des pâturages ou des nouvelles terres arables, est également un facteur important d’émissions de ce gaz à effet de serre. La production animale n’est pas non plus en reste, de la digestion des ruminants libérant une quantité considérable de méthane au transport des denrées souvent réfrigérées, nécessitant une charge significative d’énergie. L’épandage régulier d’engrais est responsable quant à lui de l’émission de protoxyde d’azote N2O, un gaz à effet de serre 200 à 300 fois plus nocif que le dioxyde de carbone CO2.
Pollution du sol et de l'eau
Le sol et l’eau peuvent être gravement affectés tout au long du cycle de production d’un aliment.
L’agriculture intensive et conventionnelle nécessite l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides de synthèse. Les écoulements des champs et des pâturages impliquent que quantité de phosphore et d’azote pénètre dans les eaux souterraines et les polluent. Les produits issus de l’agriculture biologique, en revanche, n’utilisent pas de pesticides de synthèse ou d’engrais artificiels et les cycles naturels sont pris en compte. Les produits utilisés pour fabriquer nos produits de consommation quotidienne non alimentaires sont parfois difficiles à dégrader et s’accumulent dans l’environnement. Lors de l’achat de ces produits, il est important de faire attention à leur biodégradabilité et à leur composition (pas de parfums, phosphates, substances pétrolières, eau de javel, azurants optiques, produits chimiques toxiques).
Consommation des ressources
La consommation élevée d’eau est un problème important en rapport avec la production alimentaire.
L’agriculture représente aujourd’hui environ les deux tiers de la consommation mondiale d’eau. L’eau devient de plus en plus rare et le changement climatique rend les précipitations de plus en plus imprévisibles. Bien sûr, le pays de production joue un rôle dans ce cas : les produits sont souvent cultivés dans des pays ou des régions qui souffrent déjà de pénuries d’eau – par exemple, Almeria en Espagne ou en Afrique du Nord.
Un autre sujet de préoccupation est l’emballage qui utilise également des matières premières (pétrole, bois, métaux). Cela fait peu de différence dans l’évaluation globale du cycle de vie d’un produit, mais dans la mesure du possible, les emballages complexes ou inutiles doivent être évités.
Biodiversité
La culture des produits agricoles a un impact direct sur la biodiversité et les habitats naturels. Elle influence à la fois la variété des espèces vivantes et l’intégrité des écosystèmes.
Dans l’agriculture intensive, les rendements élevés sont un objectif très important. Les monocultures sont créées avec des plantes qui poussent rapidement mais ont besoin de plus d’engrais. La croissance rapide les rend plus sensibles aux maladies et aux ravageurs et ces cultures doivent être protégées par des pesticides de synthèse. Il en résulte une augmentation de la pollution des sols et de l’eau. Cela affecte la diversité des espèces animales et végétales (biodiversité). Les sols cultivés en bio, en revanche, ont une biodiversité plus élevée, ce qui a été prouvé scientifiquement.
Afin de répondre à la demande croissante de terres arables et de pâturages, des habitats précieux sont perdus dans le monde entier. En Indonésie et en Malaisie, de vastes zones de forêt tropicale sont défrichées chaque année et converties en plantations d’huile de palme. Les vastes champs de soja en Amérique du Sud sont créés également en grande partie au détriment des habitats naturels (forêts et savanes).
En revanche, une production durable et respectueuse de l’environnement crée également de nouveaux espaces de vie. Par exemple, les arbres fruitiers à hautes tiges, les pâturages extensifs ou les zones dites de compensation écologique sont des habitats précieux.
Impact social et bien-être animal
Comment les travailleur·euse·s et les animaux sont-ils traités tout au long du processus de production ?
Beaucoup de nos produits consommés au quotidien ne sont pas cultivés en Suisse, mais principalement importés de pays pauvres. Ces produits sont cultivés ou transformés par des agriculteur·trice·s ou ouvrier·ère·s souvent traité·e·s injustement. Les prix sur le marché mondial de leurs produits fluctuent considérablement et sont généralement très bas. De plus, les conditions de travail dans les plantations sont souvent mauvaises.
Les produits du commerce équitable offrent aux producteur·trice·s des contrats commerciaux directs et à long terme, des prix couvrant les coûts, des salaires minimums et une contribution en espèces pour des projets communs. De plus, le droit du travail et les normes écologiques doivent être respectés. La clé d’une production socialement responsable et respectueuse de l’environnement, est un développement et une amélioration constants grâce à des contrôles.
La responsabilité sociale prend en compte également le type d’élevage. Afin de couvrir la consommation toujours croissante de produits d’origine animale, l’élevage intensif a considérablement augmenté au cours des dernières décennies. Il est important d’encourager des productions plus durables et adaptées aux espèces.
Bases vitales et conditions de vie suffisantes
La production et la transformation agricoles ont des effets immédiats sur les communautés locales et leur environnement.
Dans le monde, de plus en plus de produits sont cultivés en monoculture, ce qui nécessite un niveau élevé d’engrais artificiels et de pesticides de synthèse. Ces éléments couramment utilisés empoisonnent souvent le sol, les eaux souterraines et nuisent à la santé des travailleurs et de la population locale. Ce type de production génère souvent des paysages dévastés et des moyens de subsistance affectés.
Dans de nombreux pays, la culture de produits agricoles ou l’extraction de métaux conduit non seulement à la destruction d’habitats précieux, mais également à des violations des droits humains et au déplacement de personnes. Les entreprises acquièrent souvent de grandes superficies de terres, ce qui signifie que les petits agriculteur·ice·s perdent leurs terres et donc leurs moyens de subsistance.
Labels de durabilité
Voici un glossaire des labels de durabilité que vous pouvez retrouver à la fois dans la réalité et dans notre jeu d’achats.
Description des labels
Le label Demeter distingue les produits issus de l’agriculture biodynamique. Celle-ci va au-delà des normes biologiques et vise à considérer l’exploitation agricole comme un cycle fermé : cela inclut, entre autres, la production de semences locales, l’utilisation d’engrais naturels, ainsi qu’une gestion et une alimentation des animaux respectueuses de leurs besoins naturels.
Le label Bio Suisse distingue les produits alimentaires qui proviennent au moins à 90 % de Suisse et qui sont fabriqués selon les normes de Bio Suisse. Parmi ces normes figurent, entre autres, une grande diversité naturelle sur la ferme, une gestion des animaux particulièrement respectueuse de leurs besoins et une transformation des produits alimentaires la plus douce possible.
Le label Bourgeon Bio distingue les produits alimentaires issus de la production biologique, dont les ingrédients importés représentent plus de 10 % en provenance de l’étranger. Parmi les exigences, en plus des normes relatives à l’agriculture biologique, figure notamment l’obligation que les produits soient exclusivement transportés par voie maritime ou terrestre.
Le label biologique de l’UE est le label officiel de la Commission européenne pour les produits alimentaires issus de l’agriculture biologique. Les ingrédients d’un produit portant ce label doivent provenir à 95 % de l’agriculture biologique, aucun pesticide chimique ne peut être utilisé lors de la culture et une gestion respectueuse du bien-être animal est requise.
Le label Bio Migros du grand distributeur distingue les produits alimentaires issus de l’agriculture biologique. Les produits suisses respectent les directives du label Bio Suisse, tandis que les produits étrangers celles du règlement bio de l’UE. Les pratiques particulièrement nuisibles pour l’environnement, telles que les transports aériens ou les cultures hors-sol, sont interdites.
Le label Bio Organic de Lidl distingue les produits alimentaires issus de la production biologique. Les produits suisses respectent les directives du label Bio Suisse, tandis que les produits étrangers celles du règlement bio de l’UE.
Le label BIO Natura d’Aldi distingue les produits alimentaires issus de l’agriculture biologique. Les produits suisses respectent les directives du label Bio Suisse, tandis que les produits étrangers celles du règlement bio de l’UE.
Le label BIO Natur Plus de Manor distingue les produits alimentaires issus de l’agriculture biologique. Les produits suisses respectent les directives du label Bio Suisse, tandis que les produits étrangers celles du règlement bio de l’UE.
Le label Retour aux sources d’Aldi distingue les produits alimentaires issus de l’agriculture biologique. Les produits respectent les directives de « Prüf Nach! » et de Bio Suisse..
Le label Bio est le label officiel de la République fédérale d’Allemagne pour les produits alimentaires issus de l’agriculture biologique. Les directives de ce label sont basées sur les exigences du règlement européen sur l’agriculture biologique et incluent, entre autres, l’interdiction des pesticides chimiques et l’interdiction des organismes génétiquement modifiés.
Le label Bio est le label officiel de la République française pour les produits alimentaires issus de l’agriculture biologique. Les directives de ce label sont basées sur les exigences du règlement européen sur l’agriculture biologique et incluent, entre autres, l’interdiction des pesticides chimiques et l’interdiction des organismes génétiquement modifiés.
Le label IP-Suisse distingue les produits agricoles suisses issus de la ‘production intégrée’. Parmi les exigences du label figurent, entre autres, le respect des critères de performance écologique, l’utilisation de soja comme aliment pour animaux provenant de sources aussi durables que possible, ainsi que la garantie que l’ensemble du processus de transformation des produits se déroule en Suisse.
Das Nature Suisse-Label kennzeichnet im Aldi Le label Nature Suisse d’Aldi distingue les produits alimentaires issus de l’agriculture suisse durable dans son ensemble. Les produits respectent les directives d’IP-SUISSE.
Le labelAgri Natura de Volg distingue les produits alimentaires issus de l’agriculture suisse durable dans son ensemble. Les produits respectent les directives d’IP-SUISSE.
Le label Terra Natura de Lidl distingue les produits alimentaires issus de l’agriculture suisse durable dans son ensemble. Les produits respectent les directives d’IP-SUISSE.
Le label Pro Specie Rara de la fondation du même nom distingue les produits qui favorisent la conservation des plantes traditionnelles et des races animales menacées. Le label n’inclut pas de critères environnementaux directs, mais la promotion de ces plantes et animaux rares contribue à la préservation de la biodiversité.
Le label Suisse Garantie de l’association Agro-Marketing Suisse distingue les produits alimentaires issus de l’agriculture suisse. Pour les produits composés, au moins 90 % des ingrédients d’origine agricole doivent respecter les critères de Suisse Garantie.
Les labels AOP et IGP distinguent les spécialités traditionnelles fortement liées à leur région d’origine. Les produits portant le label AOP (Appellation d’Origine Protégée) sont fabriqués, de la matière première au produit final, dans une région d’origine clairement définie. Le label IGP (Indication Géographique Protégée) protège les spécialités régionales qui ont été produites, transformées ou affinées dans la région, à condition que les matières premières soient 100 % suisses.
Le label KAGfreiland distingue les produits alimentaires issus d’une production respectueuse du bien-être animal et biologique. Parmi les directives, on trouve notamment l’obligation que les animaux de ferme aient accès à l’extérieur tous les jours de l’année, l’interdiction d’utiliser des stimulateurs de croissance, et la limitation du transport des animaux à une heure maximum.
Naturafarm est un label de Coop qui distingue la viande et les œufs suisses issus d’un élevage respectueux du bien-être animal avec accès à l’extérieur. Les standards sont basés sur les réglementations fédérales relatives à une gestion particulièrement respectueuse des animaux en bâtiment et à l’accès régulier au plein air (BTS/RAUS)
Natura-Beef est un label qui distingue la viande de bœuf provenant de l’élevage de vaches allaitantes. L’élevage en plein air avec pâturage estival et accès à l’extérieur en hiver est une condition préalable. L’alimentation des animaux est principalement composée de lait maternel, puis d’herbe et de foin. Natura-Beef est également disponible sous la version Natura-Beef BIO (Bio Suisse).
Bœuf de pâturage est un label de Migros pour la viande de bœuf issue de l’élevage en pâturage en Suisse, selon les directives IP-SUISSE. L’élevage en plein air avec accès à la prairie est une condition préalable. L’alimentation des animaux se compose principalement d’herbe et de foin. Weide-Beef est également disponible sous la version Bœuf de pâturage BIO (Bio Suisse) pour la viande de bœuf provenant de l’élevage biologique en pâturage en Suisse.
Le label ASC distingue les poissons et fruits de mer issus de l’aquaculture durable. En plus des normes écologiques, telles que celles relatives à l’alimentation des poissons et à la consommation des ressources, le label impose également des standards sociaux minimaux pour les employés, notamment le paiement de salaires minimums et la garantie d’une couverture maladie.
Le label MSC de l’organisation ‘Marine Stewardship Council’ distingue les poissons et fruits de mer issus de la pêche durable. Cette pêche ne doit pas entraîner l’extinction des populations et doit garantir un impact minimal sur les écosystèmes. Les lois locales, nationales et internationales doivent être respectées.
Le label Claro Fairtrade distingue les produits issus du commerce équitable, fabriqués de manière sociale et écologique, en provenance des régions du Sud. Ces produits sont principalement disponibles dans les magasins Claro Weltläden. Les normes sont internationales (exigences de la World Fairtrade Organization) et visent principalement à renforcer économiquement les petits producteurs.
Le label Fairtrade Max Havelaar distingue les produits issus du commerce équitable en provenance des régions du Sud. Les critères sont basés sur les normes de la Fairtrade Labelling Organization International (FLO) et garantissent aux petits producteurs des prix stables et plus équitables, ainsi qu’une prime Fairtrade pour l’ensemble de la communauté.
Le label Rainforest Alliance distingue les produits alimentaires tels que le café, le thé, le cacao et les fruits provenant de fermes ayant des systèmes de gestion sociale et environnementale. Il répond à des exigences élevées en matière de production écologiquement et socialement responsable et contribue de manière significative au développement durable.
By Air est une déclaration de Coop pour les produits importés en Suisse par avion, pour lesquels un paiement de compensation des émissions de CO2 est effectué.
Depuis l’automne 2017, la Fondation Biovision est partenaire de labelinfo.ch, un site d’information sur les labels environnementaux et sociaux. Ce service propose des évaluations et des informations sur plus de 120 labels de qualité en allemand et en français, ce qui en fait de loin la base de données de labels la plus complète de Suisse. labelinfo.ch contribue à ce que les consommatrices et consommateurs soient informé·e·s objectivement sur les labels et puissent ainsi organiser leur consommation de manière plus responsable. Nous nous appuyons sur labelinfo.ch pour l’évaluation des produits ainsi que pour le glossaire des labels.
Conseils pour vos achats
Si vous suivez nos cinq conseils, vous êtes sur la bonne voie pour faire des achats écologiques et sociaux :
1. Evite de gaspiller
Sauver 2’800’000 tonnes de nourriture ? C’est ce que pourrait faire la population suisse si elle évitait tout le gaspillage alimentaire d’une année. Cela équivaut à environ 600 francs par an et par foyer.
La mesure la plus simple est la suivante : n’achetez que ce dont vous avez besoin. Prévoyez également de planifier des repas, de consommer les restes ou de congeler les portions inutilisées. Si vous souhaitez lutter contre le gaspillage alimentaire, vous pouvez acheter des produits d’entreprises telles que « Le cri de la Carotte ». Leur équipe lutte contre le gaspillage alimentaire en transformant des fruits et légumes « moches » en conserves de produits savoureux et sains.
2. Apprivoise les légumineuses
Préférez la fraîcheur en cuisine avec une alimentation moins carnée créative et protéinée. Optez pour du tofu fabriqué à partir de soja local ou des lentilles suisses, afin de réduire votre empreinte écologique alimentaire. Si vous choisissez de la viande, optez pour des options bio et locales.
Selon le WWF, 85% des stocks de poissons commerciaux sont surexploités. Évitez les méthodes de pêche non durables et privilégiez les poissons suisses, la pêche sauvage MSC ou le poisson d’élevage bio pour une option durable. Consultez les guides de poissons du WWF pour des choix éclairés.
3. Achète de saison, régional et diversifié
Explorez le marché local ou la ferme ce samedi pour dénicher des légumes de saison aux couleurs vibrantes. Même en hiver, ces produits locaux regorgent de bienfaits pour la santé, riches en vitamines et minéraux. Soutenir la production locale contribue à dynamiser l’économie de votre région. N’oubliez pas de consulter le calendrier saisonnier de Biovision pour orienter vos choix, car l’achat de produits hors saison peut entraîner un impact environnemental élevé, avec des transports longs et des cultures en serres chauffées. Les produits importés proviennent souvent de régions souffrant de pénuries d’eau, aggravant les problèmes d’irrigation.
4. Opte pour des labels de durabilité
Il existe un nombre sans cesse croissant de labels, pas facile de s’orienter dans cette jungle ! Néanmoins, les labels donnent de bons indices pour faciliter les achats. Les produits portant un label garantissent qu’ils ont été fabriqués selon des normes établies, offrant donc une certaine valeur ajoutée. Il faut prendre au sens littéral le mot « valeur ajoutée » : cela signifie une plus-value pour l’environnement, par exemple les labels mentionnant l’agriculture « biologique », ou des conditions plus équitables pour les producteurs (par les labels « Fairtrade »), ou encore le bien-être animal (pris en compte par exemple par « Naturafarm », dans les directives de l’agriculture biologique, ou de la production intégrée « IP-Suisse »).
Il est important que la conformité aux directives soit vérifiée par un organisme d’inspection indépendant. Les labels des entreprises sont délicats à évaluer. Utilisez les informations détaillées fournies par labelinfo.ch pour vous donner des indications.
5. Guette l’étiquette
Lors de vos courses en grande surface, prenez le temps de scruter les étiquettes des produits que vous choisissez. Ces informations renferment des détails cruciaux sur l’origine, le greenwashing, la date de consommation et les indications de conservation. Soyez attentives et attentifs aux labels, aux ingrédients et aux valeurs nutritives pour mieux comprendre ce que vous mettez dans votre panier. Une petite attention à l’étiquette peut faire une grande différence pour votre santé et l’impact environnemental de vos choix alimentaires.
Vous trouverez d’autres articles sur le thème de la consommation ainsi que le calendrier des saisons de Biovision sur le site du projet CLEVER
Sols
Le sol, une base essentielle de la vie
Le sol est la couche supérieure vivante de la croûte terrestre pouvant atteindre une épaisseur de quelques centimètres à plusieurs mètres. Environ 10 000 à 20 000 ans sont nécessaires pour former 1 mètre de sol. Sous nos latitudes se forme ainsi environ 0,1 mm de nouveau sol par année. La couche supérieure du sol, particulièrement riche en nutriments, est constituée d’humus formé par la décomposition et la désagrégation de résidus végétaux. Et c’est précisément cette décomposition qui ne peut se faire qu’avec l’aide des milliards d’organismes du sol.
Les sols sains jouent un rôle essentiel en fournissant des services irremplaçables : les écosystèmes des sols filtrent, stockent et régulent l’eau, offrent un habitat à une multitude d’organismes et sont capables de décomposer des substances toxiques. De plus, ils fournissent des nutriments aux plantes et jouent un rôle clé dans le stockage du CO2. Les sols gérés de manière durable présentent également une plus grande résilience, peuvent mieux s’adapter aux nouvelles conditions climatiques et contribuent à la réduction des gaz à effet de serre.
Les sols sous pression
Par contre, la perte de sols sains s’est considérablement accrue au cours des dernières décennies. La sylviculture et l’agriculture intensives menacent tout particulièrement nos sols. Monocultures, engrais minéraux, pesticides de synthèse et emploi fréquent de lourdes machines: tout cela peut détériorer la structure des sols, les lessiver et polluer l’écosystème naturel. Le changement climatique est aussi attisé, entre autres, par l’agriculture. Tempêtes et inondations augmentent d’année en année alors que les sols fertiles s’érodent de plus en plus, ce qui se traduit aussi par une baisse des récoltes agricoles. Rien qu’en Suisse, 840’000 tonnes de sol sont littéralement déversées dans les ruisseaux chaque année.
Mais notre comportement de consommation exige aussi beaucoup du sol. La consommation croissante de viande et surtout le gaspillage alimentaire engloutissent des terres précieuses qui pourraient être exploitées de manière beaucoup plus efficace et durable.
Donner la parole au sol
Fréquemment nous ne prenons pas en considération le sol qui est là sous nos pieds, nous avons souvent tendance à le traiter tout simplement comme un matériau inerte. L’un des principaux objectifs de notre projet Sounding Soil est donc de rendre les processus et la vie dans le sol tangibles pour nous autres humains et de sensibiliser ainsi le public à la santé et l’importance des sols.
L’orchestre d’organismes du sol
Avec les enregistrements de Sounding Soil, vous pouvez entendre une multitude de différents organismes du sol tels que des collemboles, des acariens, des chilopodes, des coléoptères, des cloportes, des larves de mouches, des vers de terre, des araignées, des sauterelles ou encore des cigales. La plupart des organismes du sol font du bruit lorsqu’ils se déplacent ou qu’ils mangent, certains utilisent aussi le sol pour communiquer entre eux. Mais il est également possible d’entendre les organismes qui vivent à la surface du sol et qui l’utilisent comme moyen de communication en générant des vibrations pouvant être perçues par leurs congénères via leurs pattes ou leur corps.
Selon leur taille, leur morphologie et leur comportement, les organismes du sol produisent différents sons: plus les bruits entendus dans un enregistrement sont variés, plus la faune du sol est diversifiée.
Un sol sain abrite une faune et une flore très variée. L’ensemble garantit les fonctions de base du sol comme la décomposition de la litière et les cycles des éléments nutritifs. Plus la diversité des organismes du sol est grande, plus l’écosystème est „redondant“. Cela signifie que si certaines espèces font défaut, les autres prennent le relais. Une grande variété d’êtres vivants est un signe de santé pour l’écosystème du sol.
Comment pouvons-nous protéger nos sols?
Avec leurs nombreux services écosystémiques et leurs fonctions, les sols doivent être mieux protégés et exploités de manière durable pour que les générations futures puissent également bénéficier de sols sains.
Dans notre vie quotidienne, nous pouvons protéger et conserver le sol. En tant que consommatrice ou consommateur, vous avez une voix au chapitre pour favoriser une agriculture durable en Suisse à travers vos achats: privilégiez des produits régionaux et de saison, si possible provenant de l’agriculture biologique et renoncez fréquemment à manger de la viande. En savoir plus sur
la consommation responsable.
Que ce soit dans les jardins familiaux, dans votre potager ou sur le balcon, chacun peut soutenir la protection des sols à sa manière. Des jardins exploités de manière biologique peuvent contribuer à la conservation de la biodiversité dans le sol et ce à travers tout le pays. Le compostage joue également un rôle considérable car dans le compost, les restes sont transformés en un précieux humus riche en élément nutritifs. Il est également très important que le sol soit toujours recouvert par de la végétation, car cela limite l’érosion de la surface du sol et permet à de nombreux organismes de se nourrir des restes de plantes.
Êtes-vous intéressé(e) par des changements concrets dans votre vie pour avoir un impact plus positif ? Informez-vous dès maintenant et agissez !
Éco-acoustique
Dans le domaine de recherche relativement récent de l’acoustique écologique ou éco-acoustique, des sons sont enregistrés afin d’étudier les relations dans l’environnement. Pratiquement chaque organisme produit des ondes sonores acoustiques, par exemple en communiquant ou en se déplaçant. Ainsi il est possible pour nous humains d’entendre ce que fait un organisme. Ces sons peuvent ainsi servir à étudier des processus écologiques et les différentes relations qui surviennent.
Une diversité de sons
Les premiers projets de recherche en éco-acoustique du sol ont mesuré la biodiversité du sol à l’aide de ce que l’on appelle des « indices acoustiques ». Ces études ont révélé des différences frappantes entre divers sites. Par exemple, les terres agricoles intensivement cultivées sont plus silencieuses et présentent une gamme sonore plus restreinte que les prairies gérées de manière extensive. Le sol forestier, lui aussi, est plus calme, car il est généralement plus frais et abrite des organismes du sol moins actifs que dans une prairie ensoleillée.
Les sons perçus ne proviennent pas seulement de la faune du sol, mais aussi de sources physiques, comme la pluie qui frappe le sol et s’infiltre, ou le vent qui fait bouger la végétation en surface, produisant des bruits de frottement dans le sol. En outre, des bruits contextuels tels que ceux liés aux chantiers, au trafic ou aux avions peuvent également être entendus dans le sol. Sur notre Soundmap, vous pouvez écouter de nombreux exemples de sons provenant de différents endroits en Suisse et à travers le monde.
Résultats des recherches jusqu’à ce jour
Les enregistrements acoustiques du sol réalisés en 2017 et 2018 dans le cadre de Sounding Soil, ainsi que les échantillons de sol collectés parallèlement, ont été analysés et statistiquement traités. Les résultats révèlent que les sols, selon leur mode d’utilisation, produisent des sons distincts. L’analyse suggère également qu’un sol émet des sons plus complexes lorsqu’il abrite une plus grande biodiversité. Un article scientifique détaillant ces résultats a été publié dans le papier scientifiques «Soundscape» , pages 5 à 14.
Cependant, le nombre d’échantillons analysés à l’époque était encore insuffisant pour tirer des conclusions définitives. C’est pourquoi, en 2019 et 2020, des études complémentaires ont été réalisées, avec l’analyse acoustique de sols supplémentaires, comparée aux méthodes d’analyse traditionnelles. Des expérimentations à long terme ont permis d’étudier les signaux acoustiques et les processus écologiques sous-jacents dans différents types de sols. Cette recherche a également permis d’examiner si les sons du sol évoluent au fil des saisons ou en fonction des conditions microclimatiques.
En mars 2022, un article scientifique sur ces travaux a été publié dans le papier scientifique en ligne PLOS ONE en anglais.
